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Transition environnementale : les perspectives pour 2024

Le 10 janvier 2024

L’année 2024 s’annonce cruciale en matière de transition environnementale pour les acteurs de la filière cosmétique. Les défis sont nombreux et la nécessité d’agir toujours plus importante : Biodiversité, Climat, Economie circulaire autant d’enjeux à intégrer dès la conception produit tout en proposant aux consommateurs une information juste et éclairante sur la performance environnementale des produits.

Cosmed participe aux différents GT créés au niveau ministériel, ainsi qu’aux travaux de la CPME et des éco-organismes. Il s’agit de co-construire une feuille de route adaptée aux entreprises de toutes tailles de la filière. 5 thèmes centraux feront l’actualité cette année. 

1/ Biodiversité

Sujet majeur de la planification écologique mené par la France au même titre que l’adaptation au changement climatique, la Biodiversité rencontre un nouvel élan depuis la présentation par Élisabeth Borne le 27 novembre 2023, de la Stratégie Nationale pour La Biodiversité 2030 (SNB). 40 mesures ont été annoncées visant à stopper et inverser l’effondrement du vivant. Les entreprises sont invitées à identifier leurs impacts et dépendances à la Biodiversité, de même que les risques inhérents à son effondrement et les opportunités fondée sur une nature restaurée et préservée. Un cycle de travail a été lancé avec les fédérations professionnelles et les entreprises, auquel participe Cosmed, pour favoriser la prise de conscience des acteurs économiques : promotion de pratiques agricoles durables, utilisation raisonnée des ressources, soutien des techniques régénératives des éco-systèmes,….

L’Europe s’est également saisit du sujet en ciblant le premier facteur de pression sur la Biodiversité : l’utilisation des terres par l’homme et la publication en 2023 du règlement anti-déforestation (EUDR ) importée pour enrayer la dégradation des forêts imputable aux activités de l’UE hors de son territoire. Au 31 décembre 2024, seront donc interdit l’importation de matières liés à des pratiques de déforestation, parmi lesquels la palme, le soja, le café, le bois, … et obligatoire la mise en place d’une diligence raisonnée permettant de s’assurer de la traçabilité et conformité des approvisionnements.

2/ Ressource Eau

Autre enjeu, la gestion de l’eau et la prévention des pollutions face à une pression de plus en plus forte sur cette ressource vitale (les experts évaluent entre -10% et -40% la disponibilité en eau en France dans les prochaines décennies). Le plan Eau mis en œuvre depuis plus de 6 mois par la France a pour objectif d’atteindre 10% d’économie d’eau d’ici 2030 avec 53 mesures répondant aux enjeux de sobriété, de disponibilité et de qualité. Tous les secteurs industriels sont concernés et doivent engager des mesures de sobriété et de contrôle des rejets.  L’industrie cosmétique, fortement tributaire de l’eau, notamment en production, a un intérêt crucial à investir pour réduire son impact sur cette ressource et sa dépendance. A noter, plusieurs contrôles des autorités sur le terrain ont déjà été signalés par des entreprises adhérentes à Cosmed. 

Les rejets sont également dans le viseur de la Commission européenne. Le projet de révision de la directive sur les Eaux Urbaines Résiduaires (DERU) a pour objectif d’améliorer le traitement de polluants émergeant, mettre en place un traitement quaternaire, renforcer le contrôle des rejets des entreprises et appliquer le principe du pollueur/payeur aux industries cosmétiques et pharmaceutiques dès 2025.

3/ Economie circulaire

En matière de prévention des déchets, de promotion du réemploi et du développement du recyclage le Règlement EU Emballage et Déchets d’emballage est attendu courant 2024. S’il reprend en partie les ambitions de la loi AGEC, des questions reste encore en suspens sur l’harmonisation de l’info tri et l’intégration de matières recyclées. 

4/Reporting de durabilité

2024 marque également l’entrée en vigueur de la CSRD : Corporate Sustainability Reporting Directive visant à améliorer la transparence et la responsabilité des entreprises. Elle les oblige à communiquer sur l’impact de leurs activités sur la société et l’environnement, de même que mettre en place une gouvernance pour traiter des questions sociales, environnementales et de gouvernance (ESG).

Le décret et son arrêté publiés le 30/12/2023 détaillent avec précision les informations à fournir (stratégie, enjeux, incidences, indicateurs…), le format à adopter, ainsi que les seuils applicables par taille d’entreprise. Toutes ne devront pas se plier aux mêmes contraintes ni au même calendrier.

Première échéance 2025 sur l’exercice 2024 pour les entreprises déjà soumises à la DPEF (Déclaration de Performance Extra-Financière). À partir du 1er janvier 2026, ce sera au tour des entreprises de plus de 250 salariés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et/ou 20 millions d’euros de bilan de se plier à l’exercice. D’ici 2027, toutes les entreprises cotées de plus de 10 personnes y seront soumises.

Les PME non cotées seront indirectement concernées par effet de ruissellement. Sur le premier trimestre 2024 devraient être publiées par l’EFRAG les normes volontaires définissant le seuil d’informations simplifiées à publier pour ces entreprises : une incitation supplémentaire à une meilleure connaissance des pratiques et impacts de leurs chaînes de valeurs leur permettant de répondre aux attentes de leurs parties prenantes.

5/ L’affichage environnemental

La loi Climat et résilience (Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021) a instauré la mise en place d’un affichage environnemental des produits et services pour permettre aux consommateurs de se tenir informé de l’empreinte environnementale (et sociale) des produits qu’ils achètent et ainsi encourager des choix plus durables. Son déploiement aux produits cosmétiques devrait débuter en 2024 avec une échéance en matière d’obligation d’affichage d’ici 2027.

La filière cosmétique n’a pas attendue ce calendrier réglementaire pour s’emparer du sujet, en témoignent les 2 consortiums d’entreprises : Green Impact Index et EcoBeautyScore. Un consensus devra être trouvé en 2024 afin de permettre une comparaison des scores par les consommateurs en plus d’être en adéquation avec le cadre méthodologique réglementaire attendu tant au niveau français qu’européen avec la future promulgation de la directive « Green Claims ».

A l’instar du nutri-score, les produits cosmétiques les mieux notés devraient être ceux qui performeront le mieux en rayon. Les marques de cosmétique n’auront plus le choix en 2024 que d’intégrer dans leur Business Model les obligations environnementales : 76% des consommateurs aimeraient connaitre l’impact des produits cosmétiques sur la planète (source : baromètre GREENFLEX – ADEME de la consommation responsable 2023.)