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Cosmétiques «professionnels» ou «à usage professionnel» : bien faire la différence

Le 14 avril 2024

Des obligations spécifiques s’appliquent aux cosmétiques à usage professionnel, comme leur interdiction à la vente aux particuliers, rappelle Sybille Millet, chargée des affaires réglementaires à l’association Cosmed, qui réunit les PME de la filière.

Profession bien-être : Les consommateurs sont attirés par les cosmétiques dits «professionnels», censés être plus concentrés en substance active, mais tous ne sont pas autorisés à la vente grand public. Comment faire la différence ?

Sybille Millet : En effet, certaines substances sont autorisées par le règlement cosmétique uniquement pour un usage professionnel. Cela va concerner notamment certains produits pour la coloration des cils, qui nécessite une certaine technicité dans le geste d’application, et, potentiellement aussi, des substances utilisées dans des vernis permanents et semi-permanents, où il peut y avoir un risque de sensibilisation si c’est mal appliqué. 

Ce que contrôle la DGCCRF, ce sont justement des circuits de distributions qui pourraient accueillir aussi bien des professionnels que des consommateurs, pour vérifier que ces produits ne se retrouvent pas dans des mains non averties, ce qui représenterait un danger pour eux.

C’est une pratique de plus en plus courante selon vous ?

Cela fait l’objet de campagnes de la DGCCRF depuis un an, pour vérifier justement que la réglementation est bien appliquée et rappeler les bonnes pratiques ou les points de vigilance à avoir pour ces centres de distribution.

Quels sont les risques ?

Dans le cas de la coloration pour les cils, un consommateur qui n’a pas forcément la technicité d’application peut avoir des résidus de produits dans les yeux, ou, dans le cas d’un produit pour les ongles qui a des substances fortement sensibilisantes, il peut mal l’appliquer ou le déposer sur ses cuticules ou sa peau.

Est-ce que ce problème concerne également les coiffeurs ?

Les coiffeurs sont des professionnels. Quand ils vont utiliser ces produits, ils devront avoir des protections, respecter les instructions qui ont été définies pour ces produits spécifiques, mais ils ne pourront pas mettre ensuite ce produit à la disposition du consommateur.

Vous avez reçu la DGCCRF le 27 mars, lors de votre congrès : va-t-elle renforcer les contrôles contre ce type de pratique ?

Les contrôles continuent. Elle a déjà envoyé des constats aux associations professionnelles, et donc au Cosmed, pour les sensibiliser sur cette problématique et leur demander qu’elles rappellent les bonnes pratiques et les points de vigilance.