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Inspiration K-Beauty : COSMED invite la cosmétique française à repenser ses rituels

Le 22 octobre 2025

COSMED décrypte la tendance K-Beauty : spicules, PDRN, cushions, formats hybrides… Comment la Corée du Sud inspire la cosmétique française.

La K-Beauty, un phénomène mondial devenu modèle créatif

Le 7 octobre 2025, à Paris, le Cosmetopôle Centre–Île-de-France organisé par COSMED a mis à l’honneur la K-Beauty, cet univers venu de Corée du Sud qui bouleverse les codes de la beauté mondiale. Sous le thème « Inspiration K-Beauty », experts, entrepreneurs et passionnés se sont retrouvés pour décortiquer ce phénomène venu de Corée du Sud.

De la K-pop aux K-dramas, l’influence sud-coréenne est partout. Et la beauté n’y échappe pas : 13 milliards de dollars d’exportations en 2024, dont 80 % via l’e-commerce. La Corée du Sud est devenue le 3e exportateur mondial de cosmétiques, juste derrière la France et les États-Unis. Elle a même dépassé l’Allemagne.

Florence Bernardin, fondatrice d’Asia Cosme Lab, le confirme sans détour : « Il n’y a pas une semaine sans qu’on soit sollicités par la presse pour des interviews sur ce marché. La K-Beauty n’est pas une tendance, c’est un modèle. Chaque ingrédient porte une histoire, une symbolique et une fonction biologique précise. »

Le succès repose sur un triptyque bien rodé : créativité produit, design packaging et expérience client. Mais il y a plus. Un halo culturel puissant fait le reste : K-pop, K-dramas, retail immersif… L’envie précède l’essai, l’essai précède l’achat. Simple et redoutablement efficace.

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Les créations qui font sensation

Des formats qui changent tout

Impossible de passer à côté des pads coréens. Ces petits pots de 70 disques double-face (un côté pour poser, l’autre pour essuyer) sont devenus une catégorie à part entière. Beauty of Joseon l’a bien compris avec ses Green Plum Refreshing Toner Pads, stars des routines TikTok.

Et puis il y a les cushions. Vous savez, ces petits boîtiers compacts qui ont transformé l’application du fond de teint ? Ils sont passés du solaire au soin pur. Le Cicapair de Dr.Jart+ en est l’exemple parfait : une crème verte qui vire au beige au contact de la peau pour neutraliser les rougeurs. Malin.

Les masques hydrogel Biodance explosent aussi sur les réseaux sociaux grâce à leur effet « glass skin » immédiat. Et les sticks, d’abord réservés aux solaires, s’invitent désormais partout : contours des yeux, lèvres, zones ciblées…

Les actifs qui font parler

Côté formulation, la frontière entre clinique et cosmétique s’estompe. Les spicules, ces micro-aiguilles invisibles issues d’éponges marines créent des micro-passages dans la peau. Résultat : les actifs pénètrent mieux, la texture s’affine. La technologie migre maintenant du visage vers les lèvres et même le cuir chevelu.

Le PDRN fait aussi du bruit. Derrière ce sigle se cachent des fragments d’ADN extraits du sperme de saumon (oui, vraiment), intégrés dans des sérums pour booster la régénération cutanée. Pour les réfractaires, pas de panique : des alternatives véganes (phyto-PDRN) existent.

Impossible de parler K-Beauty sans évoquer la centella asiatica, alias Tiger Grass ou Cica. Cette plante de la pharmacopée traditionnelle coréenne est partout : PrimeraDr.Jart+… Elle apaise, renforce la barrière cutanée et rassure les peaux sensibles.

Mention spéciale au ginseng nouvelle génération. Monika Gorniewska, de Summit Cosmetics Europe, cite le procédé « Biogold » : du ginseng boosté en labo, avec des tests qui montrent une action sur le collagène et la mélanine.

Quand la texture devient un argument

Gels « bouncy » qui rebondissent sous les doigts, textures élastiques qui s’étirent comme du slime, argiles « mint choco » qui font fureur sur Instagram… En K-Beauty, on voit, on sent, on touche l’efficacité. Le plaisir d’utilisation est devenu un critère d’achat.

La frontière entre soin et maquillage ? Elle s’efface. Cushions enrichis en actifs, sérums lèvres au rétinol, fonds de teint traitants… Elizabeth Armenta-Trémosa, fondatrice de Mi-Rê (Bibi Nova), résume bien l’état d’esprit : « Je ne vois pas le maquillage comme un camouflage, mais une façon de réhausser la beauté. »

Ces marques françaises inspirées des rituels coréens

Plusieurs marques ont franchi le pas, puisant dans les codes coréens tout en gardant leur identité. Erborian ouvre la voie depuis plus de 10 ans avec ses BB creams et sa centella, incarnant cette fusion franco-coréenne. La Neige joue aussi sur ce double héritage : rituels asiatiques et signature française assumée.

Plus récente, Mi-Rê d’Elizabeth Armenta-Trémosa incarne cette nouvelle vague de marques hybrides. Son produit phare, Bibi Nova, a été pensé dès le départ comme un soin maquillant, pas l’inverse.

Même l’Allemagne s’y met : Yepoda, marque à succès outre-Rhin qui s’est installée au printemps 2025 en France chez Sephora. Preuve que la K-Beauty inspire au-delà des frontières françaises.

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Les coulisses du succès : distribution et packaging

On parle souvent formules et actifs. Mais la distribution ? C’est l’autre moitié du génie coréen. Olive Young, l’enseigne rivale de Sephora, grimpe si vite qu’elle pourrait bientôt dépasser la chaîne beauté du groupe LVMH, selon Florence Bernardin.

Le concept ? Des magasins où l’on teste, scanne des QR codes, enregistre ses préférences… avant de finaliser l’achat en ligne. Chaque point de vente cultive sa propre scénographie. Tamburins (parfums) et Rom&nd (maquillage) poussent le concept encore plus loin avec des jeux de couleurs et des mises en scène quasi-théâtrales.

Et puis il y a le packaging. Jean-Luc Mathiez, président de Cinqpats, ne mâche pas ses mots : en Corée, l’obsession du détail va jusqu’au son d’une charnière. Avec 400 brevets déposés chaque année (moitié marques, moitié fournisseurs), le pays réinvente sans cesse le contenant.

Le cushion illustre parfaitement cette approche. Techniquement, c’est un casse-tête : formule liquide dans un boîtier compact, hygiène délicate, testeurs impossibles à gérer en libre-service… Mais voilà : « C’est le plaisir au toucher qui fait basculer l’achat. C’est la seule raison qui fait que le produit marche », affirme Jean-Luc Mathiez.

Compte-gouttes airless qui délivrent la dose parfaite, embouts roll-on en céramique pour l’effet froid, embouts lèvres sculptés qui épousent la bouche, flacons en verre « airless » … La fonctionnalité devient signature.

Une journée pour décrypter les codes

L’objectif de cette rencontre organisée par COSMED était clair : comprendre les mécanismes qui font le succès coréen. Réglementation, viralité sur les réseaux, stratégies de distribution… Les participants ont exploré les coulisses d’un marché qui ne cesse de surprendre.

Créée en 2000, COSMED accompagne plus de 1 000 entreprises de la cosmétique française. Avec ce type d’événement, l’association joue son rôle : connecter les marchés et anticiper les mouvements de fond.

L’inspiration plutôt que l’imitation, c’est ce qui en ressort. La K-Beauty ne s’importe pas telle quelle. Ce qui compte, c’est l’état d’esprit : obsession du détail, expérience utilisateur poussée à l’extrême, plaisir immédiat. La France a ses propres forces. L’enjeu ? Les combiner avec cette inventivité coréenne. Science rigoureuse d’un côté, créativité sensorielle de l’autre : c’est de cette rencontre que naît une beauté nouvelle, hybride et décomplexée.

La beauté de demain se construit à ce croisement. Pas en copiant, mais en réinventant. Parce qu’au fond, la vraie beauté n’a qu’une seule limite : notre imagination.

Toutes les actualités et ressources de l’association sont disponibles sur cosmed.fr.

Aïssata K.

Aïssata K.

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